Saviez-vous comment sont réellement établies les rémunérations des agents publics ?
Entre grilles indiciaires, primes et indemnités, plongez au cœur du système pour comprendre les écarts de salaires et les réformes récentes.
En seulement dix questions réponses, découvrez les dessous des salaires dans la fonction publique et les défis à venir pour une rémunération plus juste et transparente.
Les rémunérations des agents publics sont déterminées par plusieurs facteurs, notamment leur appartenance à un « corps » et leur catégorie (A, B, ou C). Chaque corps est divisé en grades et échelons, et l'avancement se fait principalement à l'ancienneté. Les primes et indemnités complètent le traitement de base.
La rémunération des fonctionnaires se compose d'un traitement brut de base et de primes et indemnités. Le traitement brut de base est calculé en multipliant la valeur du point de la fonction publique par l'indice majoré de l'agent. Les primes et indemnités varient selon les corps et les ministères.
Le traitement brut de base est égal au produit de la valeur du point de la fonction publique (4,92 € depuis juillet 2023) par l'indice majoré de l'agent. Par exemple, un agent avec un indice de 500 perçoit un traitement mensuel de base de 2 461 € en 2024.
Les principales primes et indemnités communes incluent le supplément familial de traitement, l'indemnité de résidence, la garantie individuelle de pouvoir d'achat, et l'indemnité de fonction, de sujétion et d'expertise (IFSE).
Le salaire moyen net en équivalent temps plein (primes comprend) a progressé de 0,1 % par an en termes réels dans la fonction publique d'État de 2007 à 2022. L'évolution a été similaire dans la fonction publique territoriale (0,2 %) et légèrement plus forte dans la fonction publique hospitalière (0,4 %).
En 2022, les salaires nets mensuels étaient moyens de 2 743 € pour les agents de l'État, 2 145 € pour les collectivités locales, 2 734 € pour les hôpitaux, et 2 630 € dans le secteur privé. Les cadres de la fonction publique sont généralement moins bien rémunérés que ceux du secteur privé, tandis que les ouvriers et employés de la fonction publique sont mieux rémunérés.
Les écarts de rémunération entre les agents publics sont importants, notamment en raison des disparités entre corps et ministères. Les primes et indemnités représentent une part significative du salaire brut, variante de 22 % pour les agents de catégorie A à 29 % pour ceux de catégorie B.
Les primes et indemnités permettent en théorie de récompenser les performances individuelles et collectives. Cependant, leur montant dépend souvent plus de l'appartenance à un corps ou à un ministère que des performances réelles. La partie modulable des premières reste limitée.
La prime de fonction et de résultat (PFR) a été remplacée en 2015 par un régime indemnitaire composé de l'indemnité de fonctions, de sujétions et d'expertise (IFSE) et d'un complément indemnitaire individuel. Ce nouveau régime vise à harmoniser les primes et indemnités entre les corps et les administrations.
Les défis comprennent la réduction des écarts de rémunération entre les corps et les ministères, l'amélioration de la prise en compte des performances individuelles et l'augmentation de l'attractivité des postes de la catégorie A supérieure. La complexité des régimes indemnitaires reste un obstacle à une rémunération plus équitable et transparente.