Le retour à l'activité d'un fonctionnaire après un congé de maladie ordinaire (CMO) inférieur à un an ne doit pas être considéré comme un simple retour à la normale.
En tant que managers publics et responsables RH, il est essentiel de comprendre que cette période de reprise est sensible et déterminante pour éviter une rechute ou un isolement de l'agent.
Risque de Rechute : Un retour mal préparé ou trop brusque peut entraîner une reprise trop rapide du rythme professionnel, source d'épuisement ou de stress accumulé.
Incompréhension au Sein de l'Équipe : Des tensions peuvent naître si le collectif de travail n'est pas informé des conditions de reprise ou si la charge de travail n'est pas rééquilibrée.
Perte de Lien avec le Collectif et l'Institution : Plus l'absence est longue, plus le risque de déconnexion augmente.
Depuis le décret n° 2022-551 du 13 avril 2022, les missions du médecin du travail sont renforcées en matière de prévention et d'accompagnement des agents. Pendant un CMO, le médecin du travail peut intervenir :
La visite de pré-reprise, bien qu'elle ne soit pas obligatoire pour les CMO, est prévue par le décret de 2022 lorsque l'arrêt est prolongé ou que des difficultés de réintégration sont prévisibles. Elle permet d'évaluer les capacités de l'agent à reprendre son poste et de recommander des aménagements.
Elle peut jouer un rôle clé durant l'arrêt :
Cette phase nécessite une coordination étroite entre les ressources humaines, le médecin de prévention, l'encadrant de proximité et, le cas échéant, l'assistante sociale.
Elle n'est obligatoire qu'après un arrêt d'au moins 30 jours si elle est demandée par l'agent, l'administration ou le médecin traitant.
Les encadrants doivent être sensibilisés et formés :
Il est essentiel que le manager soit en lien avec les RH pour ajuster l'organisation de façon réaliste, en s'appuyant si possible sur un plan d'action ou une feuille de route formalisée permettant d'encadrer la reprise dans la durée.
Dans le mois suivant le retour, un point peut être organisé avec l'agent pour faire un bilan intermédiaire, idéalement à l'aide d'une fiche de suivi ou d'une trame d'entretien permettant de formaliser les constats et les actions à poursuivre, d'identifier les difficultés résiduelles et d'ajuster l'accompagnement.
Le retour d'un agent après un CMO, même court, ne doit pas être banalisé. Il s'agit d'un moment charnière où l'institution peut montrer qu'elle prend soin de ses agents. En adoptant une démarche structurée et humaine, les employeurs publics locaux assurent une reprise durable, préviennent les chutes et renforcent la confiance entre l'administration et ses agents.